Le premier « Téléphone Grave Danger » attribué à Saint-Martin

Sur décision du Procureur de la République de Basse-Terre, une femme victime de violences conjugales et de menaces de mort vient de se voir attribuer la semaine dernière le premier Téléphone Grave Danger. Alors que 1 431 Téléphones Grand Danger ont été déployés sur l'ensemble du territoire français, dont 6 en Guadeloupe, c'est la première fois qu'un tel dispositif est mis en place à Saint-Martin. Petit à petit, grâce aux actions de l'association d'aide aux victimes Trait d'Union, la prise en charge des femmes victimes de violences progresse sur le territoire.

Les appels transférés à la gendarmerie

La victime s'est engagée à utiliser ce smartphone, qui lui a été attribué pour une durée de 6 mois, uniquement en cas de danger imminent. Son mari était jugé en comparution immédiate mercredi dernier au Tribunal de proximité de Saint-Martin pour violences et menaces de mort. En appuyant trois fois sur un bouton spécial, la victime sera mise en communication avec la plateforme Allianz Assistance, qui a signé une convention avec le ministère de la Justice. Située en métropole, la plateforme a pour rôle de transférer les appels à la gendarmerie. En moyenne, Allianz décroche au bout de 6,5 secondes. La victime peut ensuite expliquer sa situation. S'il s'agit d'une urgence, les opérateurs, qui parlent français, anglais et espagnol, contactent tout de suite la gendarmerie. « Si elle ne parle pas, ils appellent aussi la gendarmerie », précise Olivier Fatou, juriste de l'association Trait d'Union. Le téléphone étant géolocalisé, les gendarmes possèdent tout de suite les informations nécessaires à une éventuelle intervention. Par ailleurs, l’association Trait d'Union fournit toujours en amont à Allianz et à la gendarmerie des renseignements sur les lieux de fréquentation de la victime.

Ce Téléphone Grave Danger était une volonté forte de l'association d'aide aux victimes, qui œuvre à la prise en charge des femmes victimes de violences conjugales depuis 2016 à Saint-Martin. Un deuxième devrait être attribué prochainement. Ce dispositif vient en complément des mesures de protection déjà existantes comme l'ordonnance de protection ou le bracelet anti-rapprochement (Bar), affecté à l'auteur des violences, mais qui n'est pas encore déployé à Saint-Martin.