Bac de philo : la vérité et le bonheur au programme

à la une Bac de philo : la vérité et le bonheur au programme

Par Laura Bouaricha 14 juin 2023 à 11h20

Ce mercredi 14 juin, 312 élèves de terminales ont passé l’épreuve de philosophie du baccalauréat au lycée Robert Weinum. Les futurs bacheliers ont le droit à un petit-déjeuner avant le début de l’épreuve à 8h. Les 167 lycéens en filière générale ont eu le choix entre une explication de texte et deux sujets. Les professeurs de philosophie M. Vercaigne et M. Deidda nous donnent des éléments de réponse.

1er sujet : Ce qui est vrai peut-il être réfuté ?

M. Vercaigne : La réponse évidente est non car ce qui est vrai par définition ne peut pas être réfuté. J’espère qu’ils auront pensé à évoquer Descartes qui est connu pour s’être acharné à réfuter des choses évidentes. Tout le problème va consister à trouver de quelle façon ce qui est vrai peut être réfuté. Il s’agit du doute principalement.

M. Deidda : C’est un sujet assez classique. La difficulté qui apparaît, c’est qu’il est difficile d’imaginer que ce qui est vrai peut être réfuté. Ce sujet mobilise le cours sur la vérité et la science, ainsi que des auteurs comme Popper. Mais je doute que les élèves aient majoritairement choisi ce sujet.

2e sujet : Les artistes nous rendent-ils heureux ?

M. Vercaigne : Tout va se jouer autour de la définition du bonheur. Est-ce que le bonheur est un état de tranquillité, de quiétude ? Dans ce cas, la réponse semble être non. Un artiste n’est pas là pour nous rendre tranquille, calme. Au contraire, il est là pour nous questionner et nous interroger, pour nous donner de l’inquiétude là où il n’y en a pas.
Le bonheur serait un état de désir, d’inconnu. Selon Rousseau, celui qui n’a plus rien à désirer est malheureux. Les élèves vont également devoir se questionner sur le fait que le sujet concerne les artistes et non l’art.

M. Deidda : Ce sujet mobilise les notions d’art et de bonheur. C’est une difficulté car ce sont des notions que l’on n’aborde pas en même temps en cours. Ils devront donc maîtriser deux cours distincts et réussir à établir un lien. Il faudra s’interroger sur le but de l’art et des artistes. Quand un artiste crée, quel est son objectif ? Est ce qu’il veut nous rendre heureux ? Ou le bonheur que l’on peut ressentir devant une oeuvre est un «accident» ? Est ce lié à une volonté de l’artiste ou simplement à notre subjectivité ? Je pense qu’il faudra aborder Platon et la critique sur l’art.
L’autre difficulté, c’est qu’à Saint-Martin on manque de lieu culturel donc ils auront peut-être du mal à trouver des exemples.

Joseph Charente, 1er sujet
« J’ai répondu que oui, ce qui est vrai peut être réfuté dans la mesure où ce qui est perçu comme vrai ne l’est pas forcément. Ce qui est vrai doit être sujet au doute. Si ce doute m’amène à me rendre compte qu’il y avait une faille dans la vérité, je suis rassuré de le savoir. Soit on gagne en se rendant compte que quelque chose n’est pas vrai, soit on est conforté. Mais on ne peut pas réfuter ce qui est réel, on peut réfuter ce qui est perçu comme vrai.
Je suis plutôt confiant. J’avais écouté quelques podcasts pour la philosophie pour réviser n’étant pas de ceux qui écrivent pour retenir, je préfère écouter. Je ne m’attendais pas à voir un sujet sur la vérité mais finalement, ce n’est pas plus mal ».

En voie technologique, le sujet 1 portait sur «cherchons-nous naturellement la vérité ?» ou «les objets techniques favorisent-ils notre liberté ?».